La Bourse de Commerce, un nouvel écrin pour l’art moderne

Le Blog Lifestyle 2 juillet 2021 0

Les amateurs d’art l’attendaient depuis longtemps. Après de nombreux reports dus à la crise Covid, les portes de la Bourse de Commerce se sont enfin ouvertes aux visiteurs le 22 mai dernier. Pour François Pinault, l’industriel français passionné d’art contemporain, c’est un vieux rêve qui se réalise enfin.

Ce musée d’envergure est le quatrième espace ouvert par le milliardaire, 27e fortune mondiale, après ses trois musées vénitiens : Palazzo Grassi, Punta della Dogana, et Teatrino. Mais il est le premier à Paris. Il est entièrement financé sur fonds propres par François Pinault à hauteur de 160.000 millions d’euros.

Comme pour ces trois lieux, c’est à l’architecte japonais Tadao Ando qu’il a confié la conception de cet espace d’exposition. Quant au choix du lieu, François Pinault ne cache pas son admiration pour cette architecture ancienne, et notamment pour sa coupole spectaculaire culminant à 40 mètres : « J’ai voulu que cette architecture du passé soit restaurée dans les règles de l’art avec beaucoup d’attention » explique-t-il. Il tenait à montrer « comment une architecture ancienne, du temps passé, de qualité, peut vivre en harmonie avec une architecture audacieuse du 21e siècle. On voit que tout cela, ça fonctionne. »

6.800 m2 d’exposition

Ainsi, la visite de ce nouvel écrin de l’art moderne vaut non seulement pour sa collection d’œuvres d’art, qui s’expose sur 6.800 m2, mais aussi pour la rénovation somptueuse réalisée par Tadao Ando.

Après plus de trois années de travaux, l’édifice en rotonde, situé au cœur du quartier des Halles, reste inchangé à l’extérieur. A l’intérieur, un nouvel espace cylindrique de béton, reliant ciel et terre, est venu s’insérer au cœur de l’espace existant. Ce voile circulaire de neuf mètres de haut et trente mètres de diamètre est percé de quatre ouvertures. 

La coupole imprime ses jeux d’ombre et de lumière sur ses parois. Autour du cylindre s’articule un escalier qui fait le lien avec les salles d’expositions situées aux étages supérieurs, ou à l’auditorium de 284 places situé en sous-sol. Les éclairages, tout comme le choix du mobilier, a été confié aux designers quimpérois Ronan et Erwan Bouroullec.

Pour son musée, François Pinault a signé avec la Ville de Paris, propriétaire du bâtiment, un bail emphytéotique jusqu’en 2067, et a nommé Martin Bethenod à la direction de son musée parisien.

Jean-Jacques Aillagon, directeur général de Pinault-Collection, devient le coordinateur entre le nouveau musée et les différents partenariats comme le Studio du Fresnoy de Tourcoing, le Mucem de Marseille ou encore le Couvent des Jacobins de Rennes, entre autres. «Ma mission est de veiller à conserver ces 10.000 œuvres et à leur donner de la visibilité, à travers des expositions et des prêts».

Près de 200 œuvres de 32 artistes

L’espace d’exposition sera dédié à des accrochages monographiques ou thématiques d’un an au maximum. Des invitations et des commandes seront lancées à des artistes.

Dès son ouverture, la totalité de l’espace a été investie, du niveau -2 jusqu’au 3e étage, pour l’exposition inaugurale, « Ouverture ». Elle est visible jusqu’au 31 décembre 2021. Celle-ci a pour thème la figure humaine à travers le regard de 32 artistes, et près de 200 œuvres. Des stars internationales y côtoient de jeunes talents prometteurs. Le visiteur peut ainsi découvrir des œuvres de Rudolf Stingel, Urs Fischer, David Hammons ou encore Félix Gonzàlez-Torres. 

Elles ont toutes un point commun : elles sont le reflet du regard de François Pinault, de ses choix personnels. « Ce qui se passe, c’est une intense émotion, une chose qui vous saisit (…). C’est la passion qui vous marque et vous êtes un peu piégé en vous disant, cette œuvre-là je ne veux pas la laisser filer», explique-t-il.

Et c’est cette passion pour l’art contemporain qu’il souhaite partager avec le grand public grâce à ce nouvel espace de la Bourse. Car pour lui l’art permet d’ouvrir son esprit, de changer son regard sur le monde, sur sa propre vie. « C’est un remède, le meilleur je crois. ».

Photos : pinaultcollection.com – actu.fr

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