Ligne Roset, un succès mondial basé sur le canapé Togo

Le Blog Lifestyle 23 février 2021 0

Fondée en 1860 par Antoine Roset, l’entreprise Ligne Roset est celle qui a commercialisé l’innovant canapé Togo, en 1973. Forte de son sens de l’innovation, elle s’est affirmée comme l’une des grandes marques mondiales de l’ameublement.

C’est un succès familial qui traverse les siècles et les générations. Bâtie sur un savoir-faire en matière d’ameublement puis sur le fameux canapé Togo qui fait décoller les ventes et sa notoriété, l’histoire de la Ligne Roset remonte à 1860. Antoine Roset, un garçon de café haut-savoyard admirateur des forêts de hêtre du Bugey, dans l’Ain, crée une petite fabrique d’ombrelles près de Pont d’Ain. 

Trente ans plus tard, il achète un petit domaine à Montagnieu, toujours dans l’Ain, au bord de la rivière La Brivaz sur laquelle il fait édifier deux roues à aubes pour débiter le bois. Les femmes se lassant des ombrelles au tournant du XXe siècle, il utilise ses machines pour créer des pieds de chaise ou de table : la transition est en route.

Sa femme reprend le flambeau à son décès et, pendant une trentaine d’années, les Etablissements Veuve A. Roset fabriquent leurs premiers sièges et meubles de style. Le fils, Emile Roset, prend la suite jusqu’à son décès accidentel en 1946, date à laquelle Jean Roset, le petit-fils d’Antoine, lui succède. C’est sous son mandat, en pleine flambée de la consommation des ménages dans le contexte favorable des Trente Glorieuses, que l’entreprise Roset prend son plus bel envol. Des bois plus nobles sont utilisés, puis du métal, de l’acier et du cuir : la révolution de l’entreprise est en marche.

1,2 millions d’exemplaires Togo fabriqués

Après plusieurs décennies à équiper des bâtiments publics (universités, maisons de retraites, collèges ou lycées, etc.), Roset se met en tête de conquérir le marché privé. Fan de design contemporain, Jean Roset s’associe avec le créateur Michel Ducaroy. En 1973, naît le fameux siège-coussin Togo. En forme de tube replié sur lui-même aux deux bouts et fermé aux deux extrémités, le siège dénote dans le mobilier des années 1970. Sa conception est aussi novatrice puisque Jean Roset fait le pari de fabriquer l’objet seulement en mousse, un matériau encore assez peu utilisé à cette époque, avec trois types de mousses.

Ce pari audacieux est présenté au Salon des arts ménagers au palais de la Défense, à Paris. Plutôt boudé et jugé intrigant, il reçoit tout de même le prix René-Gabriel chargé de récompenser un mobilier innovant et démocrate. Au total, ce sont plus de 1,2 millions d’exemplaires qui sont créés, que ce soit en siège-coussin ou en canapé, modèle le plus représenté. Aujourd’hui, le Togo est toujours reconnu comme un objet de style et s’inscrit avec goût dans des intérieurs qui veulent conserver un esprit vintage.

70 % du chiffre d’affaires à l’international

Dans la foulée de ce succès, l’entreprise prend son nom actuel de Ligne Roset et ouvre des magasins afin d’avoir une vitrine pour ses produits. C’est aussi grâce à la qualité de son Togo que les portes de l’export s’ouvrent en plus grand même si l’entreprise a pénétré le marché allemand dès 1967. L’étranger représente très vite une source de profits que les dirigeants, Jean Roset et ses fils, Pierre et Michel, veulent développer dans les années 1970. Aujourd’hui, l’export représente 70 % du chiffre d’affaires de la marque qui possède des magasins dans de nombreuses métropoles autour du globe.

Dirigé désormais par la quatrième et la cinquième génération, Ligne Roset attire toujours les designers du monde entier, qui savent trouver une oreille industrielle attentive pour réaliser des projets innovants. Par exemple, le célèbre Pierre Paulin choisit l’entreprise pour rééditer en 2008 son fameux siège Pumpkin qu’il avait dessiné en 1971 pour Georges Pompidou lorsqu’il était à l’Elysée.

Confronté à un essoufflement du marché de l’ameublement en raison de la crise économique qui guette les pays occidentaux, Ligne Roset propose depuis 2019 la location de meubles avec option d’achat. Le leasing, très utilisé par les professionnels de l’automobile, par exemple, constitue ainsi une alternative en temps de crise. Les générations changent mais la ligne directrice de l’entreprise reste la même : innover et avoir une vision pour renouveler sans cesse le succès.

Photos : vivreamunich.com et twitter.com

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