Les tests ADN, la nouvelle mode pour connaître ses origines

Le Blog Lifestyle 19 juillet 2019 0

Vous êtes-vous déjà laissé tenter par le test ADN pour savoir de quelle région de la planète vous provenez ? Depuis quelques années, des sociétés se sont spécialisées pour offrir aux particuliers la possibilité de remonter leur arbre généalogique à partir d’un échantillon de salive. Les kits ADN se vendent de plus en plus, s’offrent comme des cadeaux et permettent d’en savoir plus sur ses origines. Mais donner ses donner gratuitement ses données génétiques à une société pour avoir des résultats dont la fiabilité est contestée est-il vraiment un joli présent ?

En 2018, plus de quinze millions de personnes à travers le monde ont déjà effectué ce test qui devient une véritable mode. Cet engouement peut s’expliquer par la volonté des gens de trouver un sens à leur vie, d’imaginer de nouveaux récits de soi, d’en savoir plus sur leur véritable identité et de plonger dans un inconnu impalpable. Le passé étant impossible à visiter, l’accès aux données ADN permet de rendre un peu plus concrète la perception que l’on se fait de nos propres origines, même si on n’a accès qu’à des informations relativement vagues. 

Ces tests permettent également de pouvoir rencontrer des cousins éloignés puisque certaines personnes autour du globe peuvent se découvrir de l’ADN en commun. Impossible toutefois, de déterminer quel est l’ancêtre commun et à quelle époque il a vécu.

Le test ADN fiable… vraiment ?

Des personnalités comme le footballeur Robert Pirès ou le chanteur Bilal Hassani ont récemment effectué la promotion de certaines sociétés qui commercialisent ces tests. Il en existe plusieurs parmi lesquelles MyHeritage ou 23andme. Leur degré de compétences varie en fonction de leurs moyens puisque la fiabilité de leurs recherches dépend de leurs critères et de la qualité de leurs bases de données. 

A partir de l’échantillon de salive reçu, ces entreprises effectuent des comparaisons avec les ADN déjà enregistrés, ce qui permet ensuite de situer l’origine du profil génétique. La marge d’erreur est donc plus ou moins grande en fonction de la méthode de calcul de l’entreprise. Ces sociétés communiquent beaucoup sur la fiabilité et la précision de leurs calculs mais les experts se montrent un peu plus prudents.

Par exemple, des journalistes belges ayant effectué le test auprès de trois sociétés différentes ont indiqué avoir reçu trois réponses différentes pour le même ADN : la première situe l’ADN en Europe de l’Ouest (Portugal, Royaume-Uni), la seconde dans les Balkans et en Sardaigne et la troisième en Norvège. Ces résultats qui ont pour seul point commun le fait d’être situés en Europe, donnent le sentiment que la fiabilité des tests est relative : la zone géographique au sens large semble certaine mais la précision pays par pays relève davantage de l’hypothèse. 

Les généticiens tempèrent également les grandes annonces publicitaires de ces sociétés car ils jugent impossibles de déterminer avec précision les zones géographiques d’origine. Par ailleurs, ils ne trouvent aucun intérêt médical à ce procédé puisqu’il est par exemple impossible à ce stade de déceler des possibles risques de maladies génétiques.

Des conséquences dangereuses ?

Les généticiens attirent aussi leur attention sur les conséquences de l’utilisation des tests ADN car certains résultats pourraient bouleverser l’avenir en révélant des secrets de famille comme par exemple l’incompatibilité d’ADN entre un père et sa fille qui prouverait que le père n’est pas le géniteur. 

A l’inverse, certains clients ont pu retrouver la trace de leur père biologique grâce aux bases de données fournies. Un autre point positif a été mis en avant aux Etats-Unis par des policiers : sur la base des échantillons d’ADN prélevés sur une victime, ils ont pu remonter la piste de la famille du criminel qui a ensuite pu être interpellé. 

En France, le test ADN est illégal s’il n’est pas encadré par la justice car selon la loi française, « l’examen des caractéristiques génétiques d’une personne ne peut être entrepris qu’à des fins médicales ou de recherche scientifique ». Ce délit est passible d’une amende de 3750 euros et relance le débat sur la possibilité ou non de disposer de sa propre identité génétique. 

Les généticiens aimeraient que chaque individu soit en mesure de posséder son génome afin de mieux appréhender certaines maladies et de progresser en matière de recherche génétique mais il paraît clair qu’un encadrement de ces données est indispensable si elles venaient à pouvoir être divulguées librement. A l’image des données personnelles revendues sur Internet, les conséquences de la revente de données génétiques pourraient s’avérer catastrophiques et dangereuses.

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