L’artiste Filippo Sorcinelli habille le Vatican

Le Blog Lifestyle 25 novembre 2019 0

L’artiste Filippo Sorcinelli baigne dans l’art religieux depuis son plus jeune âge. Pas étonnant qu’il soit devenu le tailleur du pape ainsi que de nombreux membres du clergé au Vatican. Portrait d’un homme à l’inspiration divine. 

C’est comme s’il était tombé dans un bénitier étant petit. Filippo Sorcinelli est un artiste contemporain italien aux mille visages. Photographe, musicien, graphiste, parfumeur et styliste, il est l’un des tailleurs du Vatican, notamment reconnu pour avoir créé de nombreuses pièces pour les papes Benoît XVI et François. 

Tout commence dès son plus jeune âge. Filippo Sorcinelli accompagne alors souvent sa mère qui s’occupe de l’entretien de l’église de Mondolfo, son village d’enfance. L’odeur de l’encens, le son de l’orgue et la beauté des tissus ecclésiastiques imprègnent si fortement le jeune homme qu’ils laisseront une emprunte indélébile dans sa vie artistique. Filippo Sorcinelli débute des études d’art et entre au conservatoire Gioachino Rossini à Pesaro avant d’intégrer l’Institut pontifical de musique sacrée du Vatican. Comme il ne peut choisir entre l’art et la religion, ses deux passions, il les fait alors fusionner. 

L’homme a un style épuré, tout de noir vêtu, la peau couverte de tatouages de luxe. Il est excentrique mais discret, profondément imprégné par la religion catholique. Ses débuts commencent en 2001, un peu par hasard lorsqu’il est contacté par l’un se ses amis sur le point de devenir prêtre. Il crée alors sa première tenue sacerdotale, ce qui marque un tournant dans sa carrière. 

Un atelier haute couture pour le clergé 

Quelques années plus tard, Filippo Sorcinelli crée Lavs – Laboratorio Atelier Vesti Sacre – sa maison de couture ecclésiastique située à Santarcangelo Di Romagna, dans le nord-est de l’Italie. C’est là qu’il confectionne de nombreuses pièces uniques, commandées par le Vatican. Il définit son style comme « précis, romain, gothique ». Il utilise des tissus exceptionnels et des pierres précieuses et semi-précieuses pour sublimer ses créations.

Filippo Sorcinelli affirme qu’aucune pièce sacrée n’est confectionnée au hasard. Chaque détail possède une signification (nombre de pierres, taille, couleurs etc.) et il est impératif de connaître parfaitement les règles de la liturgie pour mener à bien une commande cléricale. Pour une commande papale, il propose trois projets au Vatican, Mgr Marini les examine et les présente au pape lui-même. Une pièce telle qu’une mitre nécessite plusieurs mois de travail et se chiffre en milliers d’euros. 

Les cinq sens en éveil

Filippo Sorcinelli magnifie les cinq sens grâce à ses multiples talents. Chaque volet artistique l’inspire pour ses créations de mode cléricales. La photographie et l’architecture pour la vue, la musique pour l’ouïe, l’encens pour l’odorat et le goût et les tissus pour le toucher. Ce pot-pourri artistique a fait naître en 2013 la dernière création de l’artiste italien, une gamme de parfum de luxe, nommée UNUM. Ses parfums s’inspirent de l’atmosphère hors du temps des églises, aux notes d’encens, de résine et d’orgue : Filippo Sorcinelli l’affirme : la musique ecclésiastique est imbibée « de bois et de poudre ». 

Filippo Sorcinelli mélange le matériel et le spirituel, l’art et la religion, le noir et la lumière, le visible et l’invisible. Ainsi, chaque colis destiné au Vatican est imprégné par l’une de ses fragrances, aux notes religieusement boisées. Et lorsqu’on lui demande si le pape porte aussi ses parfums, l’artiste, non sans un brin d’humour, suggère de demander directement au principal concerné.

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