La création de Loom en 2016 par Julia Faure et son acolyte Guillaume Declair naît d’un constat de simples consommateurs. « Nous avons cherché à comprendre pourquoi les vêtements, quel que soit le prix d’achat, étaient d’aussi mauvaise qualité » explique Julia. Ils ont alors envie de lancer une marque de vêtements qui durent. La démarche n’est pas encore franchement écologique.
Mais en découvrant l’univers de l’industrie du textile, les deux entrepreneurs en herbe se font aussi militants. Le lancement de leur marque devient ainsi un moyen d’agir pour rendre l’industrie textile plus éthique et responsable tant sur le plan environnemental que sur le plan social.
Loom (métier à tisser en anglais) fabrique ses vêtements en France et au Portugal. A contre courant de la fast fashion, Loom co construit ses modèles avec ses clients qui sont invités à faire part de leurs commentaires. Ainsi Loom fait évoluer ses modèles en apportant des améliorations pour répondre au plus près aux attentes de ses clients.
Des matières naturelles sans produits chimiques
Loom choisit des matières naturelles sans produits chimiques néfastes à la santé, et garantis par des labels comme GOTS (Global Organic Textile Standards) qui veillent notamment au bien-être des animaux. Enfin chez Loom pas de travailleurs surexploités comme dans les usines d’Asie.
Les vêtements Loom sont simples, sobres : jeans, tee-shirts, chinos, hoodies… Et succès oblige, ils sont souvent en rupture de stock, car « bien produire ça prend du temps ».
Le concept Loom semble séduire puisqu’en 2021, l’entreprise était rentable avec un chiffre d’affaires d’1,4 million d’euros et 10’000 clients. Pourtant, Loom fonctionne sans pub ni solde ni aucun marketing racoleur. « Notre mission, c’est d’allonger la durée de vie du produit, pas de pousser à la consommation » pose Julia.
L’entreprenariat militant
On l’aura compris, Julia est plus qu’une simple entrepreneuse. Loom est pour elle un moyen de vivre ses convictions et de défendre ses valeurs. Sa conscience écologique n’est pas née uniquement de ses découvertes du monde de l’industrie textile. Enfant, elle baignait déjà dedans :« Mon père était un écolo précoce, il me parlait de René Dumont , m’a sensibilisée à l’importance de la biodiversité. » Quant à sa mère, « elle était à fond contre le gaspillage ». Ses parents ont toujours voté vert.
Pourtant Julia, au sortir de son école d’ingénieur agronome, est attirée par le monde de l’entreprise. Elle est embauchée chez Amazon où elle passera deux ans. Le temps pour Julia de comprendre qu’elle n’y est pas à sa place. « Je me suis rendue compte que ça n’avait pas de sens d’avoir une entreprise qui forme et embauche les meilleurs si c’est pour les mettre au service d’une cause qui est purement économique », résume-t-elle.
A vingt-huit ans, Julia quitte donc un statut et un salaire confortables de cadre pour vivre de nouvelles aventures. A l’Université de Madrid, elle rencontre des personnes «qui ne sont pas obnubilées par l’argent, et qui en gagnent moins. » Elle s’intéresse notamment à la lutte contre les discriminations de genre, et se sensibilise ainsi à toutes les formes d’inégalités. A partir de là, le militantisme fait partie de sa vie.
« Le succès de notre entreprise est la preuve que la prise de conscience écologique des consommateurs est bien réelle » se réjouit Julia. Loom connaît en effet une croissance de 50 % à 80 % par an uniquement par le bouche-à-oreille. L’objectif des deux partenaires est de prouver qu’une marque honnête peut être rentable. Avec l’ambition d’être un modèle et d’inciter d’autres marques suivent le même chemin
Photos : welcometothejungle.com et