Vélos en libre-service contre Vélib’ : quelles perspectives ?

Le Blog Lifestyle 6 février 2018 0

Depuis début octobre, les vélos en free-floating (libre-service) ont envahi les rues de la capitale. Ces vélos peuvent être laissés dans n’importe quel emplacement. Nul besoin de rejoindre la borne la plus proche, au risque de ne pas y trouver de place pour laisser son vélo, comme avec le Vélib. Une application smartphone permet d’identifier le vélo le plus proche, et de le déverrouiller grâce à un QR-Code. De même l’usager peut laisser son vélo dans n’importe quelle place de parking, que ce soit à Paris ou en banlieue. Et cette souplesse d’usage séduit les usagers.

vélo-paris

«Grâce à ce système, l’utilisateur peut se déplacer sans perdre du temps pour trouver une place», explique Geffrioy Marticou, le directeur France de la start-up Gobee.Bike, qui propose les vélos verts. Depuis, ceux-ci ont été rejoints par les vélos gris et orange de o.Bike. En décembre sont arrivées à Paris les bicyclettes jaunes de Ofo, le géant chinois du vélo en libre-service, suivies tout récemment par les 1000 premières de Mobike, qui en annonce 3000 de plus d’ici début février.

50 centimes la demi-heure

Face à cette concurrence, la mairie de Paris a déclaré que «l’augmentation du nombre de vélos disponibles à Paris est un bon signal pour l’essor des mobilités actives dans la capitale et pour atteindre les objectifs ambitieux de lutte contre la pollution. » De son côté Geoffroy Marticou, directeur de Gobee.Bike estime qu’«Il y a de la place pour tout le monde. Nous voulons être complémentaires aux Vélib’».

Côté tarifs, les vélos libre-service sont plus élevés que ceux des Vélibs, qui proposent moyennant un abonnement une demi-heure gratuite. Pour disposer d’un vélo Gobee.Bike, il suffit de payer une caution de 50 euros et d’acheter un crédit. Le coût est de 50 cts la demi-heure là où les forfaits Vélib donnent accès à une demi-heure gratuite. Les nouveaux arrivants sont à peu de chose près dans les mêmes tarifs. « Nous sommes une société privée, nous ne pourrons jamais nous aligner sur le tarif des Vélib’» explique Geoffroy Marticou.

Mais le déferlement des vélos en libre-service n’est sans doute pas étranger à l’évolution des services et des tarifs des Vélib. En effet, depuis le 1er Janvier, les vieux Vélib de JC Decaux ont été remplacés par de nouveaux Vélib gérés par la société Smoovengo. Grande nouveauté, l’arrivée de vélos électriques bleu turquoise, qui représenteront 30 % du parc Vélib. Les tarifs ont également augmenté de façon significative. Il en coûtera deux euros la demi-heure pour un vélo électrique, contre un euro pour un mécanique (sans forfait). Enfin, Vélib’, qui devient au 1er Janvier Vélib’ Métropole, devrait étendre sa couverture à 68 communes de banlieue et une quarantaine de stations devraient ainsi ouvrir dès le premier semestre 2018 – enfin en attendant, on est plutôt loin du compte !

Prévenir le vandalisme

Reste à voir comment chaque compagnie parviendra à gérer au mieux les problèmes de vandalisme rencontrés jusqu’ici par les Vélib’. Le nouveau Vélib est équipé d’un triple système de protection. O.Bike, elle, a choisi de récompenser les « utilisateurs bienveillants » par un système de points qui donne lieu à des réductions de prix. Quant à Gobee.Bike, elle mise sur une équipe de maintenance 24h/24h et 7j/7 destinée à veiller à l’état des vélos, réagir en cas d’incidents signalés par un utilisateur, et adapter au mieux son parc en déplaçant les vélos dans les zones à forte demande. «Nous préférons avoir moins de vélos, mais des vélos qui marchent » explique Geoffroy Marticou.

La Mairie prévoit de réunir les différents acteurs pour coordonner la lutte contre le vandalisme et l’envahissement intempestif de la voie publique par des vélos vandalisés. Côté usager, la multiplication de l’offre est tout bénéfice pour lui. L’avenir dira vers quel service ira sa préférence.

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