Littéralement rock, conjuguer la lecture au rock

Le Blog Lifestyle 16 mars 2016 0

L’ambiance est décontractée. La voix chaude et gouailleuse de Dom Kiris résonne dans le micro, tutoyant un invité tout aussi à l’aise. Les convives présentent leur ouvrage, qu’il s’agisse d’un roman, d’un livre photo, d’une biographie ou même d’une encyclopédie. Mais Littéralement Rock n’est pas une émission littéraire. Ou du moins pas seulement. Le principe en est plus subtil, puisqu’il s’agit de donner carte blanche à l’invité pour le choix d’une playlist illustrant le mieux possible son œuvre. S’ensuivent des échanges savoureux, le rock étant une musique à la fois rebelle et fraternelle, autour de laquelle se rassemblent des passionnés souvent intarissables.

littéralement rock

Pléïade d’invités

L’émission, qui a débuté le 25 octobre 2015, a déjà reçu à son micro quelques invités de taille. Astrid Manfredi, auteure du roman La Petite Barbare, a apporté une dimension supplémentaire à son œuvre, décrivant, bande-son à l’appui, les affinités musicales de son héroïne. Eric Naulleau a tenu à faire partager son admiration pour le chanteur/compositeur anglais Graham Parker, auquel il a consacré un opuscule[i]. La révolution visuelle et musicale des années 1980 a été évoquée avec le livre-photo consacré aux Rita Mitsouko[ii] ; Jean-Luc Manet, qui narre le quotidien d’un SDF dans Trottoirs [iii], a proposé sa playlist sulfureuse. Quant à Denis Roulleau, auteur de « Culture rock, l’encyclopédie »[iv], sa science musicale a permis quelques beaux échanges avec un présentateur ô combien sensible aux bonnes vibrations.

Appétit littéraire et musical

L‘heure passée en compagnie de l’animateur et de son invité donne une farouche envie de dévorer les ouvrages présentés, tandis que défilent les morceaux d’une musique allant de la légèreté de T.Rex à la noirceur de The Cure. Car le rock, depuis son apparition à l’aube des années 1950, a toujours su remuer les tripes, abordant des thèmes jusqu’alors réservés à… la littérature. Pas étonnant, donc, que les deux cultures soient si intimement mêlées, et nombreux sont les écrivains à tremper leur plume dans le tempo du rock. La liste est longue comme une playlist de mélomane, allant des « glorieux ancêtres » aux écrivains contemporains. Comment ne pas citer, pêle-mêle, William S. Burroughs, Tom Wolf, Philip K. Dick, Hunter Thompson ou Ken Kesey, tous grands consommateurs de ce style musical ? L’Hexagone est lui aussi un gros pourvoyeur d’écrivains rock, tels que Michel Houellebecq, Patrick Eudeline, Philippe Djian ou Mathias Malzieu.

Un mot d’ordre : la passion

Les invités potentiels ne manquent donc pas, et l’émission Littéralement Rock semble avoir encore de beaux jours devant elle. De quoi entretenir la flamme de son animateur, présent sur la radio rock parisienne Ouï FM depuis sa fondation, en 1987. Des pointures se sont ainsi succédées à son micro, Joe Satriani, Mark Knopfler, Ben Harper ou encore Jimmy Page. La culture musicale de Dom Kiris n’est pas que théorique, puisque ce dernier officie au sein du groupe Les Troubadours du désordre, enchainant les festivals et partageant l’affiche avec Charlélie Couture, Jacques Higelin, Les Têtes Raides, Blankass ou Tryo. L’écriture ne lui est pas non plus étrangère et il a signé un ouvrage entièrement consacré à cet instrument mythique du rock qu’est la guitare[v].

Musicien et écrivain, la présentation de Littéralement Rock sied comme un gant à Dom Kiris, toujours prêt à emmener l’auditeur loin vers les frontières du rock et de la littérature. Nous ne nous en plaindrons pas.
[i] Parkeromane, éditions Belfond.
[ii] Les Rita Mitsouko & Catherine Ringer, de Youri Lenquette, Renaud Corlouër et Pierre Terrasson, éditions Le Cherche Midi.
[iii] Editions Atelier IN8.
[iv] Editions Flammarion.
[v] Guitares et guitaristes de légende, paru aux éditions Fetjaine. Préfaces de Louis Bertignac et de Paul Personne.

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