Pedro Correa, l’ingénieur cadre devenu artiste indépendant

Le Blog Lifestyle 22 octobre 2020 0

Alors qu’il a plus de 30 ans, Pedro Correa, ingénieur de formation, décide de tout plaquer pour s’adonner à sa passion, la photographie. Doté d’un vrai talent, il devient vite célèbre et expose désormais dans six galeries autour du monde. Portrait d’une métamorphose professionnelle.

Quel cadre enfermé dans sa vie de bureau n’a pas rêvé, un jour, de tout envoyer bouler pour se consacrer à l’une de ses passions ? Si l’envie prenait à certains de franchir le pas, il suffit de retracer le parcours de Pedro Correa pour se persuader que cela est possible.

Né en Espagne et vivant actuellement en Belgique, cet artiste peintre indépendant de 43 ans découvre sa nouvelle vie alors qu’il a déjà bien entamé la trentaine. C’est d’ailleurs de ceci dont il parle fin 2019 à des jeunes diplômés de l’UC Louvain où il a lui-même obtenu un diplôme d’ingénieur civil dans les années 2000 avant de suivre un doctorat dans le traitement de l’image (satellite, médicale, jeux vidéo, etc.). Invité à prononcer un discours devant la jeune assemblée, Pedro Correa se fait remarquer par sa propension à placer la notion de bonheur au cœur de sa réflexion, invitant son auditoire à suivre ses passions, tel que son parcours le suggère.

L’incertitude inhérente à la vie d’artiste plus forte que tout

Il faut dire que l’ex ingénieur grandit au sein d’une famille où l’art fait partie du développement : sa mère étant artiste peintre, Pedro Correa confie volontiers qu’il a passé énormément de temps dans les galeries et les musées lorsqu’il était enfant. Seulement, sous la pression familiale qui ne sait que trop bien l’incertitude inhérente à la vie d’artiste, il est poussé à entreprendre des études d’ingénieur. En parallèle, il ne lâche jamais l’art, suivant les cours du soir aux Beaux-Arts, pour perfectionner ses qualités en peinture, dessin, photographie ou animation.

Puis Pedro Correa démarre sa carrière professionnelle en tant qu’ingénieur, sans y trouver un réel intérêt. Il confie qu’un choc soudain survenu à 29 ans, le décès de son père âgé alors de 56 ans, change sa perspective du futur.

Un peu plus tard, il décide de se pencher sur l’ensemble de ses photographies. C’est en revoyant la totalité de son travail qu’il se rend compte que ses photos possèdent une cohérence qu’il perçoit comme une poésie visuelle.

Alors il crée son site Web et met en ligne son travail. Et ça marche ! En 2012, il est sélectionné pour participer à l’Accessible Art Fair de Bruxelles, une foire d’art pour artistes. La même année, il participe à un workshop à Paris en compagnie de Mark Power, photographe réputé œuvrant pour l’agence Magnum.

Son travail se diffuse et il bascule ainsi dans une nouvelle vie, celle de l’artiste indépendant. Toujours habitué au confort du salariat, il confie que les débuts sont balbutiants, avec cette hésitation à franchir le pas pour de bon. Il prend conseil auprès d’avocats spécialisés puis, décide de se lancer.

Maîtriser l’angoisse et savoir se faire confiance

Il conserve de cette période de transition des recommandations précieuses pour tous ceux qui souhaiteraient évoluer : gérer ses rentrées mais surtout maîtriser l’angoisse et savoir se faire confiance.

Croyant fortement en lui et en son travail, Pedro Correa parvient à se créer un réseau et à séduire par sa propension à donner du sens et de la beauté aux choses ordinaires de notre quotidien. En 2017, le Washington Post parle de son travail comme d’une « poésie de la solitude urbaine ». Il est désormais représenté par six galeries autour du monde, vivant de sa passion, loin d’un bureau dans lequel il s’était senti trop à l’étroit. De quoi donner des idées à certains ?

Photos : painculture.be et loeildelaphotographie.com

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