Nathalie Obadia au Triangle d’Or, « The place to be » de l’art contemporain

Le Blog Lifestyle 25 novembre 2021 0

La galeriste Nathalie Obadia s’est installée dans le faubourg Saint-Honoré en septembre 2021. Cette très influente marchande d’art veut se trouver au cœur de « the place to be » que représente aujourd’hui le Triangle d’Or pour le marché de l’art contemporain. 

Le Triangle d’Or n’est plus seulement une zone réservée à l’industrie du luxe. Depuis quelques années, l’art moderne et contemporain y figurent en bonne place avec les galeries Perrotin, Daniel Malingue, Gagosian ou encore Lelong et Kamel Mennour. Dernière en date à s’y implanter, Nathalie Obadia. En septembre 2021, la très influente galeriste choisit en effet de faire déménager sa seconde galerie du Marais au faubourg Saint-Honoré. 

La raison évoquée par Nathalie Obadia : le difficile accès d’une rive à l’autre, depuis la politique de piétonisation enclenchée par la Maire de Paris, Anne Hidalgo. Selon elle, il était devenu difficile de faire venir les acheteurs étrangers logés dans les hôtels du Triangle d’Or. Mais derrière cet argument se cache aussi une réelle opportunité pour la galeriste de s’installer là où tout va se passer dans les prochaines années.

Les acquéreurs d’art contemporain sont de plus en plus riches

Le Triangle d’Or de Paris

En effet, l’arrivée progressive des galeristes d’art contemporain dans une zone autrefois plus connue pour promouvoir les peintures classiques ou les antiquités, fait déjà du Triangle d’Or « the place to be ». Personne ne veut être absent et Nathalie Obadia, en visionnaire et femme d’affaires avisée, n’a pas manqué l’opportunité qui s’est présentée à elle pendant la pandémie de Covid-19. Profitant du départ d’une succursale de la banque d’affaires Barclays, elle réussit à s’implanter à deux pas de Matignon. Cela lui permet donc de toucher les clients riches qui résident dans la zone et qui n’ont pas été impactés par la crise mondiale. Banquiers, grands avocats et riches hommes d’affaires viennent du monde entier pour miser sur des œuvres et ils sont prêts à y mettre le prix.

En spécialiste de géopolitique de l’art, Nathalie Obadia sait quand il faut saisir sa chance. Passionnée par cette discipline depuis son enfance – elle lit dès ses 12 ans le magazine Artpress –, elle ne choisit pourtant pas la filière artistique pour ses études : elle préfère le pouvoir et l’influence à la création. Elle obtient donc un diplôme en relations internationales à Sciences po Paris ainsi qu’un master en droit international des affaires à l’Assas. Elle conserve d’ailleurs un lien avec les études puisque depuis 2015, elle transmet son savoir à Sciences po Paris en dispensant un cours intitulé « Analyse du marché de l’art contemporain ».

Nathalie Obadia ne pouvait manquer le tournant du Triangle d’Or

Un stage effectué en 1988 chez Daniel Templon lui ouvre les portes royales du marché de l’art. Après avoir fait ses armes pendant quatre ans, elle se lance seule au début des années 1990. Grande voyageuse, elle écume les galeries et les musées du monde à la recherche d’un artiste ou d’une œuvre à promouvoir. En 2000, elle se met en couple avec son concurrent et ancien mentor, Daniel Templon. Depuis cette date, les deux galeristes forment un duo très influent sur le marché de l’art national et international. 

En 2003, pour fêter les dix ans de sa galerie, elle s’installe près de Beaubourg dans 450 mètres carrés avant d’ouvrir une succursale à Bruxelles en 2008. Sa seconde galerie, installée en 2013 dans le Marais, déménage en 2021 au faubourg Saint-Honoré. Parmi ses artistes, citons Fabrice Hyber, Laure Prouvost, Valérie Belin, Sarkis, Seydou Keita…

Cette boulimique de travail et de réussite promet que l’art contemporain va prendre un essor considérable dans le Triangle d’Or. Elle estime que la centralisation des galeries autour des hôtels de luxe va permettre de créer une émulation pour cette industrie. L’attirance des clients de plus en plus fortunés pour l’art contemporain crée en effet une inflation sans cesse galopante. Le Brexit semble également affaiblir Londres dans sa position de leader européen du marché de l’art et Paris se situe en bonne place pour prendre le relais. C’est pour cela que Nathalie Obadia arrive avec beaucoup de confiance dans le Triangle d’Or : il n’était pas question pour elle de manquer ce tournant.

Photos : lesechos.com – carnetsduluxe.com

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