TOFoo : un consortium pour garantir la qualité Bio

Le Blog Lifestyle 19 janvier 2022 0

Le projet collaboratif TOFoo (True organic food) initié en 2019 vise à renforcer l’authenticité des produits Bio afin de rassurer les consommateurs.

Le marché du Bio se porte très bien en France. Avec 13,2 Milliards d’euros de chiffre d’affaires en 2020, il a doublé de volume en 5 ans et représente 5,5 % du budget alimentaire des ménages français. Plus de 9 Français sur 10 déclarent ainsi consommer des produits « bio ».

Cependant, l’un des principaux freins à la consommation de produits bio, hormis le prix, reste la méfiance des acheteurs quant à l’authenticité du caractère bio. En 2020, selon l’Agence Bio, ces doutes concernaient 66 % des clients interrogés. La multiplication de la vente de produits bio en hypermarchés, si elle permet au secteur de se développer, induit aussi davantage de doutes quant à la qualité des produits dits « bio » auprès de clients toujours plus avertis.

C’est dans ce contexte que se déploie, depuis 2019, le projet TOFoo qui vise à développer des outils d’analyse et des services visant à mieux garantir l’authenticité des produits bio. Le projet TOFoo est porté par Eurofins, le leader mondial des bioanalyses basé à Nantes. Il a été retenu par Bpi France dans le cadre des projets PSPC (Projet Structurant pour la Compétitivité). Il est doté d’un budget total de 17,3 millions d’euros sur cinq ans.

Objectif : éviter une crise de confiance des consommateurs

Ce projet soutenu à hauteur de plus de 8 millions d’euros par le Programme d’investissements d’avenir (PIA) piloé par le Secrétariat général pour l’investissement (SGPI) opéré par BPI France pour le compte de l’Etat. Il a été labellisé par Valorial en mars 2019.

Selon Hélène Debétencourt, Innovation project manager chez Eurofins, l’objectif principal de TOFoo est d’éviter une crise de confiance des consommateurs vis-à-vis du bio. « Malgré un cahier des charges strict, une réglementation européenne et un système de certification des opérateurs, la filière de l’agriculture biologique reste vulnérable à des pratiques qui remettent en cause la conformité au cahier des charges bio des produits » expliquait-elle lors du lancement du projet. 

Le projet TOFoo réunira une dizaine d’acteurs de différents secteurs : l’agroalimentaire avec Bonduelle, le Grab (Groupement de recherche en agriculture biologique), le numérique avec Atol C&D, ou encore des spécialistes des instruments de mesure avec Thermo Fischer Scientific et Myriade. Des institutions académiques comme GEPEA, CEISAM de l’université de Nantes, ou UniLaSalle font également partie de ce consortium de recherche.

Le projet TOFoo vise à donner davantage de moyens de contrôle, qu’ils concernent la traçabilité des produits bio, leur certification, ainsi que les analyses physico-chimiques. Donc de meilleurs outils d’analyse permettant de valider la conformité des aliments biologiques devrait permettre de ré-assurer les consommateurs ainsi que les acteurs de la filière.

Des outils d’analyses innovants et plus efficaces

Concrètement, des analyses d’authenticité innovantes, s’appuyant sur l’Intelligence artificielle et le big data, seront développées. Elles incluront des méthodes vérifiant le caractère bio des produits. Des analyses in situ, via des appareils portables, viendront en complément. Elles permettront des contrôles réguliers et rapides sur les sites industriels ou de distribution.

C’est une démarche de rupture, explique Jean-François Morin, directeur marketing et innovation pour Eurofins, qui assurera la coordination des recherches. Il s’agit de pouvoir identifier les additifs alimentaires non autorisés en bio mais aussi de caractériser les nanoparticules manufacturées.

TOFoo concernera les produits végétaux (fruits, légumes et céréales) et les produits laitiers. Il viendra enrichir le programme européen « Core organic » initié en 2010.

Par ailleurs, au niveau de l’Europe, le secteur de l’agriculture biologique sera encadré par un nouveau règlement qui entrera en vigueur le 1er Janvier 2022. Sa mise en application a en effet été retardée d’un an à la demande des Etats membres, du Parlement européen, et d’autres parties prenantes. La raison invoquée est de permettre « d’assurer une transition harmonieuse entre la législation actuelle et future et de permettre que le secteur et les États membres soient totalement prêts à appliquer les nouvelles… »

Photos : atolcd.com + grab.fr

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