Les footballeurs rendent le maté tendance à Paris

Le Blog Lifestyle 29 novembre 2019 0

Boisson nationale en Argentine, en Uruguay et au Paraguay, le maté tend à trouver un public en France grâce à la publicité que lui offrent les footballeurs sud-américains du PSG ou bien le Français Antoine Griezmann. Récit d’une boisson culturelle.

Une calebasse à la main, une petite paille en fer qui dépasse et un thermos d’eau chaude dans l’autre. Vous avez en face de vous un buveur de maté, une infusion typique de l’Argentine, de l’Uruguay et du Paraguay. Depuis quelques mois, il devient la boisson « branchée » à Paris. Cela notamment grâce aux nombreuses photos des footballeurs le buvant à n’importe quelle heure qui s’est énormément diffusée sur les réseaux sociaux.

L’Uruguayen Edinson Cavani et l’Argentin Angel Di Maria, deux des plus grandes stars du PSG, sont très souvent filmés accompagnés de leur boisson traditionnelle, tout comme le Français Antoine Griezmann lorsqu’il débarque au Stade de France avec l’équipe nationale. L’un des chouchous du public français participe à démocratiser le maté qu’il a découvert en jouant en Espagne auprès d’un coéquipier uruguayen. 

La yerba mate (prononcez Cherba maté), est une plante qui pousse dans la région qui englobe le nord de l’Argentine, le Paraguay, l’Uruguay et le sud du brésil. Selon la légende Guarani, cette plante a été offerte aux hommes par le dieu de la Lune. Les feuilles sont cueillies, pailletées puis empaquetées dans des sachets qui sont vendus dans tous les supermarchés où ils occupent généralement un rayon entier. Elles sont ensuite versées dans une calebasse qui sert de support pour déguster la boisson traditionnelle. Il faut bien prendre le soin de glisser la bombilla (la paille) en premier puis de verser la yerba par-dessus. 

Le maté se boit très chaud ou mélangé à des glaçons et du jus de fruit

Pendant que cette opération est effectuée, de l’eau est portée jusqu’à presqu’ébullition avant de remplir la calebasse. Le maté infuse puis se boit très chaud quitte à se brûler la langue. Le goût peut évoquer du thé vert mais en beaucoup plus amer ce qui a tendance à rebuter les non-initiés. Certains y ajoutent du sucre pour l’adoucir, d’autres l’accompagnent de pâtisseries ou de facturas, les viennoiseries typiques d’Argentine. 

Une fois la calebasse vidée, elle est rendue au cebrador, celui qui prépare et qui remet de l’eau chaude et redonne l’objet à un des membres du groupe. Ainsi de suite, chacun porte la même paille à ses lèvres tout en discutant autour d’une table, en voiture, dans une salle d’attente, à la plage, dans un parc…

Boire le maté est un véritable acte social  et un intense moment de partage dans les pays qui l’ont adopté. Des distributeurs d’eau chaude sont installés dans tous les lieux publics ou les stations à essence et les locaux en boivent tout au long de la journée. Le maté est un léger excitant qui aiderait à la concentration mais qui, pour certains, a aussi l’avantage de couper la faim ou de réchauffer lorsqu’il fait froid. 

S’il s’avère être un léger euphorisant, le maté ne possède aucune contre-indication médicale et ne fait pas partie, pour les sportifs, de la liste des produits dopants. L’été, les chaleurs pouvant être insoutenables dans ces pays et particulièrement au Paraguay, le maté se consomme froid mélangé à des glaçons et du jus de fruit : il s’appelle alors tereré, nom venu des Guaranis

Ou boire un maté à Paris ?

Si le tereré n’est pas encore bien connu à Paris, le maté est bien en train de devenir une boisson à la mode et il existe de plus en plus d’endroits où aller en déguster. 

Caminito (46 rue de Cléry, Paris 2e)

Ouvert au cœur du Marais, il tient son nom du célèbre passage situé dans le quartier de la Boca de Buenos Aires, à deux pas de la Bombonera, le mythique stade des Boca Juniors. Ici, le maté est même proposé en cocktail.

La Rosarina (79 rue La Fayette, 9e)

Nom qui fait directement référence à Rosario, la seconde ville d’Argentine d’où sont originaires le Che Guevara, Lionel Messi ou Marcelo Bielsa. Ici, les moins téméraires pourront goûter le maté en mode infusion sans les herbes mais les puristes auront droit à la recette traditionnelle.

El Carbon (14 rue Charlot, 3e

L’une des spécialités de ce bistrot argentin, le latté au maté. Une recette originale qui permet de déguster le maté sous une forme nouvelle.

Carnar (23 rue de la Comète, 7e)

Cette épicerie argentine réputée permet de trouver la yerba pour le mate et le traditionnel dulce de leche, la confiture de lait qui se trouve sur toutes les tables du petit-déjeuner en Argentine.

Mateador : Romain Grunstein, le fournisseur des footballeurs

Le Français a travaillé comme intendant chez les pros du PSG pendant trois ans. C’est dans le vestiaire qu’il a découvert des Sud-Américains buvant du maté. Plus tard, il décide d’en importer et son réseau lui ouvre les portes des footballeurs amateurs de maté. Il procure de la yerba mais surtout des calebasses customisées sur commande. 

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