Partout dans le monde, des animaux sauvages ont profité du confinement pour faire leur retour dans des zones urbaines. Dans le même temps, la pratique de la chasse s’est heurtée aux restrictions liées au confinement.
Quand les humains ne sont pas là, les animaux dansent
Dès le début du confinement, c’est un flou juridique qui entoure la pratique de la chasse. La Fédération nationale des chasseurs (FNC) présidée par Willy Schraen avait publié le 16 mars un communiqué indiquant que toute chasse collective serait interdite, tout en assurant que les chasses individuelles seraient autorisées. Une publication disposant de l’aval du ministère de la Transition écologique, selon la FNC. Cependant, à peine trois jours plus tard, la situation avait déjà évolué.
Si nourrir les compagnons de chasse (chiens, chevaux) restait évidemment possible si ces derniers se trouvaient en dehors du lieu de résidence, de nombreuses autres activités telles que la régulation des espèces, le piégeage, le gardiennage, l’agrainage du petit gibier ou des sangliers furent interdites. Le président de la FNC avait alors déploré que : « même pendant une crise majeure, l’écologie punitive continue son travail politique contre les ruraux et la chasse en général ».
Alors que certains ont pu se réjouir de voir que le confinement offrait aux animaux sauvages une période de répit, les chasseurs, eux, ont dû prendre leur mal en patience. Des dérogations, notamment à la chasse des animaux nuisibles pour les récoltes ont néanmoins été accordées.
À chaque région son exception ?
C’est en étudiant la liste des différents arrêtés préfectoraux émis à travers toute la France que l’on se rend compte que plus de la moitié des préfectures de l’Hexagone n’ont pas jugé bon de clairement interdire la chasse ou le piégeage.
Dans certains départements, l’agrainage dissuasif est resté autorisé, voire encouragé dans le but de protéger les récoltes. Avec une exception notamment valable dans le Loir-et-Cher, où un arrêté préfectoral prévoyait que la chasse aux espèces non domestiques serait possible sur autorisation individuelle.
Pas de dérogation en revanche en Sologne, l’une des régions les plus prisées de France par les amateurs de chasse. Terre historique de la discipline, la Sologne se trouve à seulement deux heures de Paris et offre un terrain de chasse d’environ 100 000 km2. De grands leaders de l’industrie, français et internationaux, y possèdent d’ailleurs des domaines : Martin Bouygues, Olivier Dassault, Jérôme Seydoux ou encore l’homme d’affaires russe Iskander Makhmudov ont tous pour point commun d’être propriétaires de plusieurs hectares de terrain dans la région.
Alors que le gouvernement assouplit avec prudence les mesures de restriction imposées face au Covid-19, il ne fait aucun doute que cette région incontournable de la chasse en France retrouvera tout de son dynamisme une fois l’épidémie endiguée. Reste à savoir quand.