L’Amérique du Sud est un espace géographique riche en talent et en créativité. On connaît tous un grand artiste peintre Colombien (Botero par exemple), Mexicain (Diego Rivera) ou encore Brésilien (Lasar Segall, Stephane Sweig ayant participé à sa renommée). Mais quid des peintres et artistes boliviens ? Pourtant il en existe bel et bien et La Paz n’a pas à rougir face à Bogota ou Sao Paulo. Certains de ces artistes, pour la plupart nés dans la capitale bolivienne, se sont d’ailleurs affirmés sur la scène internationale. Voici donc une sélection de quelques peintres, sculpteurs ou artistes plus largement, d’origine bolivienne, qui ont su s’affirmer sur la scène internationale. Les biographies ne sont qu’une introduction en la matière et les liens vous invitent à en découvrir davantage.
María Luisa Pacheco
María Luisa Pacheco, née en 1919 à La Paz et morte en 1982 à New York, est considérée comme la plus importante peintre bolivienne contemporaine. Après avoir découvert l’art avec son père, elle a étudié à l’Academia de Bellas Artes de La Paz. Entre 1948 et 1950 elle a travaillé au journal La Razón comme illustratrice et éditrice de leur section littéraire. Une bourse du gouvernement espagnol lui permet de poursuivre ses études en 1951 et 1952 à la Real Academia de Bellas Artes San Fernando de Madrid . Après son retour à La Paz elle quitte son mari, Victor Pacheco et décide de s’installer durablement à New York avec ses enfants.
En 1956, María Luisa Pacheco est récipiendaire de trois bourses de recherche consécutive de la Fondation Guggenheim à New York, qui acquiert également plusieurs de ses œuvres. Ses peintures, à la fois abstraites et figuratives, sont inspirées par les peuples Aymara et Quechua de Bolivie, ainsi que par les glaciers et les sommets de la cordillère des Andes. Le choix et l’utilisation des couleurs ont acquis une importance capitale dans ses oeuvres, ce qui créer des jeux de lumières donnant aux dessins abstraits une dimension hors du commun.
Jorge Carrasco
Né à la Paz en 1919, Jorge Carrasco est un célèbre peintre sculpteur bolivien. Après avoir étudié les arts plastiques successivement à La Paz, Vienne et Paris, il devient enseignant professeur à l’Académie des Beaux Arts de la Paz. Il s’est penché dès les années 1950 sur la culture Tiahunacu et participe à la redécouverte de cette civilisation. En 1953, il sera envoyé comme représentant de la Bolivie à la Biennal de Sao Paolo où il exposera aux côtés de Matisse et de Picasso, avant de durablement marqué l’esprit des brésiliens à travers la réalisation de fresques murales géantes dans la ville de Rio de Janeiro. Il participe l’année suivante à la Biennal de Venise et s’engage dans la découverte de la culture européenne dans le cadre de multiples voyages dans les grandes capitales (Madrid, Londres, Berlin …).
A Paris, il côtoiera Jean Cocteau, Yves Brayer, Picasso et d’autres grands artistes. Mais il rencontrera surtout Simone, sa future femme. En 1968, il décide de s’installer définitivement en France, dans l’Indre. Son énergie créatrice s’est exprimée dans le domaine de la sculpture de pierre et la peinture. Du granit noir de Suède au marbe de Carrare, en passant par l’ivoire, les sculptures de Carrasco sont teintées d’une sobriété chaleureuse. L’artiste a cultivé dans ce domaine la géométrie imparfaite, un équilibre instable qui fascine. Le reste de son temps est consacré à la refonte bénévole des murs et plafonds de l’église de Le Menoux dans l’Indre désormais célèbre.
Graciela Rodo Boulanger
Née en 1935 à La Paz, Carciela Boulanger est une artiste peintre bolivienne. Sa mère étant musicienne, l’artiste a exprimé son sens artistique d’abord dans le piano avant de s’intéresser à la peinture. Diplômée de l’Académie des Arts de Santiago au Chili, elle part affinée ses connaissances musicales à Vienne. C’est dans cette ville qu’elle exposera ses premières peintures, à la galerie Strohkoffer en 1953. De retour à La Paz, elle rencontre Claude Boulanger, jeune diplomate français qu’elle épousera plus tard.
A 22 ans, elle décide de s’adonner uniquement à la peinture et abandonne ainsi la musique. En 1966, elle se penche sur la gravure et choisie de se spécialiser dans ce domaine, au même titre que Goya l’avait fait à une époque. En 1979, elle est désignée par l’ONU artiste officiel de l’année international pour l’enfance. Sa notoriété se confirme suite à une rétrospective organisée par le musée d’Art Moderne d’Amérique Latine situé à Washington DC. En 1986, le Métropolitan Opera de New York lui commande une affiche pour la Flûte enchantée de Mozart. Avec plus de 150 expositions à travers le monde, l’artiste est aujourd’hui pleinement reconnue.
Freddu Alborta
Freddu Alborta, photographe et cinéaste bolivien, est née en 1932 à La Paz. Il est mondialement célèbre pour ses clichés posthumes de Ernesto Che Guevara. Si sont enfance et reste peu dévoilée, sa carrière professionnelle, elle, est bien connue. Il était membre éminent du centre international de la photographie et a longtemps travaillé comme correspondant pour les plus grandes agences de presse internationales (United Press, Associated Press). Photographe officiel du Président Victor Paz Estenssoro dès l’âge de 20 ans, il est remarqué pour son professionnalisme.
Après 10 ans aux côtés du Président, il oeuvre en tant que photographe indépendant pour la presse. Il se fait connaître pour ses clichés du feu Che Guervara, Freddy Alborta ayant eu la possibilité d’approcher le cadavre du leader de la révolution cubaine. A la fin des années 1980, il stoppe sa carrière journalistique, et devient un des maîtres à penser de la photographie bolivienne. Chasseur d’image farouche, il s’intéressent aux cultures folklores et à leurs coutumes. L’homme a par la suite vécu à Paris ce qui lui a donné l’occasion de léguer quelques photos au Jeu de Paumes, avant de succomber d’un arrêt cardiaque en 2005.
Sonia Montéro Falcone
Sonia Montero Falcone est une artiste peintre, née en 1965 à Santa Cruz. Dès sa plus petite enfance, elle a immigré aux États-Unis où elle commence à nourrir sa créativité. En 1988, elle est élu Miss Bolivie international. Doctorante diplômée en Pyschologie, qu’elle a étudié au Trinity College of Graduate Studies, elle a très rapidement souhaité mettre en lien son travail psychologique et social avec l’art, considérant qu’il n’est pas seulement un médium pour décrire les problèmes mais également un outil pour les résoudre.
Elle rencontre son mari Pierre Falcone en Bolivie, avec lequel elle s’engage dans la défense et la promotion du droit des enfants et contre la violence faite aux femmes. Invitée par le Arts Museum de Scottsdale (USA), elle participe activement à la valorisation du patrimoine artistique de la ville et à la reconnaissance d’artistes latino-américain. Ses oeuvres ont connu un franc succès en Amérique Latine ( exposition à La Paz, à Santa Cruz) mais également aux USA (New York, Miami) et en Angleterre. Cette reconnaissance internationale s’est récemment confirmée à Monaco en Avril 2012 à l’occasion du Salon d’art contemporain au Grimaldi Forum où elle a pu exposer ses sculptures colorées ainsi que ces installations vidéos (elle avait déjà remporté le prix de la meilleure installation vidéo en 2010 lors du festival d’Art de Santa Cruz).
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