Qualifier Thomas Dariel d’artiste aux multiples influences serait encore bien en-deçà de la réalité. Jouant avec les traditions européennes et orientales, ce designer et architecte d’intérieur a su s’inspirer de ses expériences pour façonner son style.
De ses voyages, il a tiré cette ouverture d’esprit indispensable à la création. De sa famille, il a puisé talent et esprit d’initiative. Parentèle iconoclaste s’il en est, qui aura solidement marqué le jeune Thomas : avec des aïeux inventeurs du crayon de couleur, un arrière-grand-père designer, un grand-père musicien de jazz et un père architecte, les réunions de famille dans la maison de Saint-Germain-en-Laye devaient être aussi colorées que les créations de Thomas.
Lorsque ce dernier s’installe à Shanghai en 2006, le jeune expatrié en profite pour conjuguer son admiration du classicisme français avec le dynamisme chinois en fondant son propre studio.
Du design pour le plus grand marché du monde
Il y a à peine dix ans, tout était à faire en Chine en matière de design. Un atout pour un entrepreneur ambitieux et talentueux, mais aussi une prise de risque : le marché chinois allait-il se montrer réceptif aux créations du jeune designer, alors âgé de 24 ans ? La réponse n’a pas tardé à arriver. Prix et récompenses se sont accumulés, pendant que le chiffre d’affaires du Dariel Studio progressait chaque année de 30 %. Thomas Dariel a su séduire une riche clientèle locale, constituée tant de particuliers que de groupes immobiliers et hôteliers.
Malgré le relatif ralentissement de l’économie, le designer se montre confiant pour les années à venir, persuadé que la Chine deviendra très vite le leader mondial du marché du design, ravissant le titre aux Etats-Unis.
Un style qui séduit
Décalé, rieur, coloré et attractif, le style de Thomas Dariel ne passe pas inaperçu dans l’univers du design. Installé dans un superbe immeuble datant de 1910, son studio a reçu des commandes prestigieuses de la part du restaurant Lady Bund, de la Johnny Walker House, du Golden Tulip et de la maison Baccarat, pour ne citer que les plus prestigieux parmi les 120 projets menés à terme.
En 2015, il fonde avec sa collaboratrice Delphine Moreau, la Maison Dada qui a pour but d’insuffler l’esprit du dadaïsme dans la vie quotidienne. Ses créations, meubles, luminaires, tapis et objets usuels se jouent des clichés et arborent fièrement des noms empreints de poésie : « Looking for Dorian », « Confidence of a cloud », ou encore « Paris-Memphis ».
Design d’avenir
Pour rencontrer le succès, Thomas Dariel n’a pas seulement fait valoir son talent : l’artiste a aussi su s’entourer d’une équipe de 25 personnes, de nationalités diverses. Pionnier parmi les designers de Shanghai, le Français, qui a monté sur place une école de design, fait souvent appel à la jeune génération de créateurs chinois, nouveaux talents dans un pays où le design suscite l’engouement.
Aujourd’hui, reconnu en Chine comme à l’international, Thomas Dariel caresse le projet d’ouvrir une annexe de Maison Dada à Paris. Et, pourquoi pas, de revenir s’installer un jour dans la capitale qui l’a vu naître.