A 44 ans, Christophe Adam est aujourd’hui l’un des meilleurs pâtissiers mondiaux, maître de l’éclair, gérant plusieurs boutiques à travers le monde et dispensant son savoir à travers livres ou émissions de télévision. Portrait.
« Christophe Adam ? C’est le maestro des éclairs ! C’est un capo! » Jérôme, chef pâtissier français installé en Argentine résume en une phrase la réputation de Christophe Adam, quadra a la belle gueule, les cheveux grisonnants et la barbe courte. A 44 ans, le maître-pâtissier, créateur, consultant et animateur de télévision, réussit tout ce qu’il entreprend.
La pâtisserie : une vocation née tardivement
Il faut dire que le Breton, né dans le Finistère, se distingue rapidement par son talent bien que la pâtisserie ne soit pas une vocation pour lui. Lors des interviews portant sur son parcours, il mentionne régulièrement qu’il aurait pu tout aussi bien être menuisier.
Alors qu’il n’est pas forcément parmi les meilleurs élèves à l’école, Christophe Adam se tourne à ses 16 ans vers l’apprentissage de la cuisine et ce n’est qu’à ses 19 ans, de retour de l’armée, qu’il trouve son premier emploi en gastronomie, avec un CAP de pâtissier en poche. Une expérience de deux ans à Quimper qui lui donne la « flamme » et le pousse à tenter une première aventure à l’étranger, à Londres où il progresse dans les ateliers du renommé Gavroche.
Grillon, Fauchon, de New-York, à Casablanca, Tokyo ou Dubaï…
Un tremplin qui lui permet d’entrer chez Grillon, à Paris, puis surtout chez Fauchon en 1996, une maison prestigieuse spécialisée dans la gastronomie de luxe dans laquelle il reste une quinzaine d’années et se taille une réputation solide. Promu chef-pâtissier en 2002 puis directeur de la création, il participe ensuite au développement de Fauchon à travers le monde en encadrant des ouvertures de pâtisseries à New-York, Casablanca, Tokyo ou Dubaï…
A partir de 2010, Christophe Adam gagne en envergure en tentant son aventure en solo. Il développe une activité de consulting auprès de grandes marques, se fait remarquer grâce à de nouvelles créations et publie plusieurs livres dans lesquels il livre quelques uns de ses secrets.
En 2012, il ouvre L’Eclair de génie, sa première boutique à Paris où il revisite l’éclair sous toutes ses formes. Une pâtisserie qu’il apprécie particulièrement car selon lui, « c’est facile à manger, pas besoin d’assiette, ça se mange en un éclair ». Après avoir créé près de 150 éclairs différents, le pâtissier estime d’ailleurs qu’il a encore des idées jusqu’à la retraite pour retravailler son classique.
Meilleur pâtissier du monde
En 2015, il est élu meilleur pâtissier du monde par l’association Relais Desserts et compte six boutiques à Paris et huit en Asie (Tokyo, Séoul, Honk-Kong…), une région qui l’inspire. « C’est la Mecque de la pâtisserie, ils adorent ça », s’emballe-t-il au cours d’une interview.
Le Breton occupe également l’espace médiatique, propulsé sur le devant de la scène par le succès des émissions de télévision spécialisées dans la gastronomie. Juré de « Qui sera le prochain grand pâtissier ? », programme diffusé sur France 2 pendant trois saisons, il est également actif sur les réseaux sociaux, et compte plus de 135.000 abonnés sur Instagam, qui scrutent les dernières photos de ses nouvelles créations.
L’ascension de Christophe Adam ne semble pas prête de s’arrêter. Ces derniers mois, il a ouvert un nouveau concept à Paris dans un cadre très classe. Le Dépôt Légal est un restaurant à la carte évolutive en fonction de l’heure de la journée mêlant un savant sucré-salé.
Face à ce succès, le quadra garde la tête froide et se souvient d’où il vient. Fervent défenseur de l’apprentissage, il exhorte les jeunes à croire en leur chance, même s’ils démarrent tout en bas. Il aime d’ailleurs rappeler que « la pâtisserie, c’est d’abord du sucre, du beurre, de la farine et des œufs ». Une recette simple que Christophe Adam sait magnifier à merveille.