Elu « Meilleur chef pâtissier du monde » et cumulant distinctions et récompenses, Cédric Grolet occupe le devant d’une scène médiatique qu’il n’entend pas quitter de sitôt.
Le bruit infernal d’une machine à glace, mise en marche un beau jour par un grand-père devant son petit-fils médusé ; la sensation de froid sur le doigt tentant de s’emparer de la précieuse mais éphémère substance qui fond avant d’avoir pu la goûter. Tel est, selon Cédric Grolet, son premier souvenir gourmand, de ceux qui forgent l’imaginaire et le devenir d’un enfant. Dès son plus jeune âge, alors qu’il rend visite à ses grands-parents qui tiennent un hôtel-restaurant à quelques kilomètres de son domicile, Cédric Grolet découvre les coulisses de la restauration et se prend de passion pour le métier. Pour lui, c’est entendu : plus tard, il sera pâtissier.
De Fauchon au Meurice
Il obtient d’abord un CAP pâtissier-chocolatier avant d’intégrer la prestigieuse Ecole nationale de la pâtisserie. Diplômes en poche, il remporte, déjà, de nombreuses distinctions régionales avant de « monter » tenter sa chance à Paris, en 2006. La réputation de ce tout jeune chef le précède, et lui permet de rejoindre la maison Fauchon, où il se lie avec Benoît Couvrand, Christophe Adam et Christophe Appert. Les cinq années passées dans l’entreprise lui apportent une expérience déterminante, le menant partout dans le monde pour la formation du personnel, avant de le voir diriger le département recherche et développement.
Encouragé par Alain Ducasse
Mais le bouillonnant pâtissier ne tient pas en place et veut consacrer tout son temps au goût, et au goût seul. En 2011, le Meurice lui ouvre ses cuisines comme sous-chef, avant de le consacrer chef pâtissier. Alain Ducasse décèle immédiatement son potentiel, et le pousse à s’interroger sur la conception même de son art. Grâce à ces remarques, Cédric Grolet acquiert très vite le style qui lui est propre est qui est resté depuis invariablement le même : le respect du goût naturel, l’utilisation la plus réduite possible de sucre ou de beurre, et une inventivité sans borne qui le font très vite remarquer à travers des œuvres signatures telles que « La Noisette » ou le « Rubik’s cube ». Le chemin du succès est alors tout tracé.
Le meilleur pâtissier du monde
En 2015, la distinction par le magazine Le Chef comme Meilleur pâtissier de l’année marque le début d’une consécration internationale devenue régulière. Pas une année ne s’est alors passée sans qu’une récompense ne vienne saluer son travail, y compris le prestigieux trophée du Meilleur pâtissier du monde, décerné en 2018 par l’association « 50 Best ». Jeune, talentueux, charismatique, Cédric Grolet s’appuie aussi sur une forte communauté issue des réseaux sociaux. Sur son compte Instagram, chacune de ses créations est photographiée, commentée et enviée par les 1,7 million de personnes qui le suivent. Un record pour un pâtissier.
Notoriété publique
Officiant toujours au Meurice, Cédric Grolet a aussi la charge de deux boutiques parisiennes et partage son temps libre entre les émissions télévisées et l’écriture. Un tel succès et cette omniprésence dans les médias ne vont pas sans agacer certains membres de la profession, reprochant à Cédric Grolet d’occulter le travail d’autres pâtissiers peut-être tout autant doués que lui. Aimé ou décrié, le Chef fait partie d’une génération qui contribue au renouveau d’une gastronomie qui n’en finit pas de surprendre les papilles.
Photos : neolith.com et YouTube