La Fabuloserie : l’anniversaire d’une fabuleuse fabrication

Le Blog Lifestyle 26 mai 2023 0

Cette année, la Fabuloserie fête son 40e anniversaire. Ce musée privé imaginé et conçu par l’architecte Alain Bourbonnais et son épouse Caroline dans l’Yonne est encore un incontournable de la région et offre l’une des plus impressionnante collection d’art brut de l’Hexagone. Une occasion que n’a pas ratée La Halle Saint Pierre, dans le 18e à Paris, pour nous proposer de découvrir une partie des œuvres singulières du couple.

Architecte et créateur, Alain Bourbonnais, décédé en 1988, était également un collectionneur. Outre quelques courts-métrages sur des créateurs marginaux, ses propres gravures et dessins, l’ancien architecte reconverti mécène artistique nous laisse surtout la Fabuloserie : un musée-galerie épatant regorgeant d’œuvres un peu farfelues loin des carcans classiques.

La germe de l’Atelier Jacob

En 1972, il fonde à Paris un galerie singulière : l’Atelier Jacob. Pendant une décennie, il rassemble des œuvres et s’associe à des artistes hors des normes. Plus qu’une galerie de vente, l’Atelier Jacob est davantage un carrefour de curiosités, d’artistes autodidactes à la marge qui échangent techniques et savoir-faire. 

Mais, n’ayant clairement pas vocation à devenir un véritable marchand d’arts du petit Paris bourgeois, Alain Bourbonnais met fin à l’atelier Jacob en 1982. La galerie est néanmoins un terrain d’essai enrichissant, qui lui permet de mieux définir ses priorités et sa vision. Une sorte d’embryon duquel va véritablement naître la Fabuloserie en 1983 dans la commune de Dicy, dans l’Yonne.

Faramineuse Fabuloserie

Fabuloserie. Un néologisme bien sûr inventé par Alain Bourbonnais lui-même, mais qui illustre parfaitement ce lieu étrange, extravagant et féérique. Véritable caverne d’Ali Baba d’art « hors-les-normes », la Fabuloserie renferme des trésors de créativité à mi-chemin entre art brut, art naïf mais surtout d’art populaire. Les œuvres singulières que renferment la Fabuloserie ne sont pas enfantées par des professionnels de l’art, et n’ont généralement que faire des normes esthétiques. Ces artistes du commun sont le plus souvent autodidactes et amateurs mais surtout de tous âges et influences. En résulte une collection impressionnante de créativité parfois délirante. Un genre de labyrinthe fantastique où chaque chambre amène son lot de nouvelles surprises. Aucune barrière n’y retient l’imaginaire et l’on ressort de ce cabinet des curiosités souvent déconcerté, parfois décontenancé et toujours étonné.

Cerise sur le gâteau, la Fabuloserie n’est pas seulement une « maison-musée », c’est aussi un petit parc. Un « jardin habité » articulé autour d’un petit étang peuplé de création de paysagistes tout aussi surprenantes et surtout le fantastique Manège de Petit Pierre. Une construction de bric et de broc enchanteresse dont l’histoire mériterait à elle seule un article !

Une affaire de famille

Si Alain Bourbonnais nous a quittés en 1988, son épouse Caroline avait repris avec brio la gestion de la Fabuloserie jusqu’en 2014 et sa propre disparition. Heureusement, ce genre d’héritage n’est pas de ceux que l’on délaisse, et c’est aujourd’hui les filles de Caroline et Alain qui organisent visites et expositions. Agnès et Sophie Bourbonnais sont en effet à leur tour devenues la parfaite incarnation de la Fabuloserie. Dans sa fantaisie donc, son foisonnement créatif, mais aussi son esprit familial bienveillant.

Aujourd’hui, c’est plus de 1000 œuvres qui se laissent découvrir par près de 15.000 visiteurs annuels. Si vous comptez les rejoindre, et vous auriez raison, comptez environ 2 heures de visites pour repartir avec d’innombrables étoiles dans les yeux ! Mais déjà, en avant goût, La Halle Saint Pierre à Paris propose jusqu’au 25 août une exposition sur ce lieu incroyable et une partie de sa collection bien singulière.

Photos : hallesaintpierre.org – francebleu.fr –

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