Isabel Marant vient de nommer la designer néerlandaise Kim Bekker pour l’accompagner dans le développement créatif de sa marque. La styliste de 49 ans connaît bien sa nouvelle partenaire puisqu’elle a été sa directrice de la création de 2008 à 2018.
Kim Bekker devient donc co-directrice artistique et supervisera aux côtés d’Isabel Marant les lignes de prêt-à-porter homme et femme ainsi que les collections accessoires. Sa première collection était présentée le 30 septembre 2021 lors de la semaine de la mode parisienne pour la saison printemps-été 2022.
Née en 1967 à Boulogne-Billancourt, Isabel Marant grandit dans l’univers des quartiers chics. Son père dirige une société d’audiovisuel. Sa mère, d’origine allemande, travaille dans l’univers de la mode, d’abord comme mannequin puis comme directrice de la fameuse agence Elite.
Très jeune, Isabel se rebelle contre les vêtements bourgeois qu’on veut lui faire porter. Elle emprunte au vestiaire de son père des vestes militaires et des pulls trop grands qu’elle retaille et redessine à sa façon. Selon Isabel, c’est dès cette époque que se forge son goût pour les matières qui « vivent et qui voyagent.”
Dès son bac en poche, elle intègre le Studio Berçot, une école de mode, avant de poursuivre sa formation au sein de maisons comme Michel Klein, Chloé, ou Yamamoto. A l’âge de 22 ans, elle lance Twen, un premier label de mailles et jerseys où elle esquisse déjà le style qui séduira ses contemporaines. Six ans plus tard, elle crée sa marque éponyme. Sa patte se caractérise par des tenues confortables, aux influences bohèmes, et faciles à porter. La styliste est formelle : aucune pièce ne sort de son atelier sans qu’elle ne l’ait portée au préalable.
70 magasins dans le monde
Le succès vient vite. En 1997, alors qu’elle est désignée Meilleure créatrice de l’année, elle collabore avec des marques grand public comme Monoprix ou La Redoute. Elle ouvre sa première boutique un an plus tard rue de Charonne, qui reste son QG historique.
Le label Marant, c’est une silhouette décontractée, un peu androgyne, qui emprunte à la fois au vestiaire sportswear qu’au dressing noctambule. On lui doit par exemple les iconiques baskets compensées ou les bottines en daim.
La créatrice aime aussi agrémenter ses créations de motifs artisanaux inspirés de ses voyages. Cette pratique lui a d’ailleurs valu récemment les foudres du gouvernement mexicain, qui lui a reproché d’exploiter commercialement des motifs traditionnels. Isabel Marant s’est excusée, affirmant que sa marque est orientée vers les cultures et traditions étrangères afin de valoriser le mélange culturel.
La marque Marant a connu une croissance rapide depuis 2016, date à laquelle le fonds d’investissement français Montefiore a acquis une participation de 51 %. Son chiffre d’affaires a presque doublé depuis 2015, avec un réseau de magasins dans le monde entier, qui est passé de 10 à 70 durant ce même temps.
Isabel Marant a lancé en juin dernier sa plateforme de seconde main Isabel Marant Vintage, à l’instar de Benetton ou Orchestra. Les donateurs de pièces reçoivent un bon d’achat, et tous les bénéfices sont reversés au fonds de dotation de la créatrice. Celle qui a toujours proposé « une garde-robe intemporelle de vêtements conçus pour durer » est ainsi en cohérence avec les valeurs de sa marque, l’écologie du vêtement comme elle l’appelle.
Photos : fashionnetwork.com – Cadre-dirigeant-magazine.com