Quel voyageur n’a jamais rêvé un jour de « faire » le Transsibérien. Ce réseau ferroviaire est le plus long au monde. Inauguré en 1916, il relie Moscou à Vladivostok sur 9.300 km.
Les voyageurs empruntent le train Rossiya pour parcourir le Transsibérien. Ce train dispose d’agents de bord parlant anglais, et propose des repas inclus dans le prix des billets (1ère et 2ème classe). Reliant l’Europe et l’Asie, le train traverse 18 régions, 16 grandes rivières et six fuseaux horaires. Il faut au total 144 heures pour aller de Moscou à Vladivostok avec ce train.
Le Transsibérien compte au total 990 gares et est emprunté par de nombreux autres trains, utilisés au quotidien par les Russes, qui ont d’ailleurs du mal à comprendre l’intérêt qu’il peut y avoir à rester des jours entiers dans un train à voir des forêts de bouleaux défiler par la fenêtre. De fait, le réel intérêt de ce voyage consiste à faire étape pour découvrir les trésors historiques des grandes villes qui jalonnent le parcours, parmi lesquelles Nijni Novgorod, Kazan, Iekaterinbourg, ou Novossibirsk…
Historique mais également très utile, ce réseau ferroviaire repose sur des infrastructures de transport particulièrement performantes. La société Transmashholding, détenue par Andrey Bokarev et Iskander Makhmudov, est l’un de ses principaux fournisseurs de matériel roulant pour le compte de la RJD (les Chemins de fer russes), l’organisation en charge de l’exploitation de la ligne.
L’Oural sur les traces des Tatars
Parmi les premières étapes d’intérêt se trouve l’Anneau d’Or, situé à quelques kilomètres seulement du départ. Il est composé de plusieurs villes princières datant des premières heures de la Russie, qui constituent un véritable musée à ciel ouvert, avec une multitude de chefs-d’œuvre (palais, cathédrales, couvents…) érigés entre le XIIIe et le XVIIe siècle.
La voie secondaire, la plus courante, permet de rejoindre directement la région de l’Oural sur les traces des invasions par les Tatares, qui ont laissé une empreinte culturelle allant de l’Europe à l’Asie, en passant par le Moyen-Orient, dans les villes de Vladimir, Nijni-Novgorod ou encore Kazan.
La chaîne de l’Oural, qui marque la frontière Europe-Asie, offre une nature sauvage, faite de montagnes et de forêt et va de Perm à la province de Tioumen en passant par Iekaterinbourg, connue pour être la ville où les Bolcheviks ont assassiné le tsar Nicolas II en 1918.
De magnifiques monuments parsèment la ville d’Omsk
Le voyage mène ensuite dans l’immensité de la Sibérie, avec sa majestueuse taïga de conifères, qui recouvre plus de la moitié du territoire russe, passant passe par la ville d’Omsk avec ses anciennes forteresses, et par Novossibirsk, puis Iourga. La traversée de la Sibérie permet de découvrir Krasnoïarsk et sa réserve naturelle, se terminant aux portes du lac Baïkal à Irkoutsk. Surnommée le « Paris de la Sibérie » pour son patrimoine architectural, la ville en elle-même mérite le voyage.
Le lac Baïkal, la Perle de Sibérie
Mais elle est surtout le point de départ pour se rendre, en bus, au célèbre et majestueux lac Baïkal. « La Perle de Sibérie » est la plus grande réserve d’eau douce liquide de la Terre, avec une eau si claire que l’on peut voir jusqu’à 40m de profondeur !
Le lac Baïkal
Oulan-Oudé, capitale de la république de Bouriatie, est un centre d’échanges entre la Russie, la Mongolie, et la Chine. Elle est aussi la capitale du bouddhisme tibétain, avec le monastère Datsan d’Ivolguinsk. On peut depuis Oulan-Oudé prendre une autre voie du Transsibérien qui traverse la Mongolie pour aller directement jusqu’à Pékin, en Chine.
Cette grande traversée s’achève sur la côte pacifique à Vladivostok, ville encore interdite aux étrangers jusqu’à la fin de l’ère soviétique. On y appréciera le magnifique panorama de la baie de la Corne d’Or, et la bouffée d’air frais permise par son climat océanique.