Et s’il n’y avait besoin que de quelques stations de métro pour surfer dans la capitale? L’idée n’est pas si farfelue, bien au contraire : ces derniers mois, les projets de vagues artificielles fleurissent dans de nombreux espaces urbains de l’Hexagone comme à Paris, Toulouse, Bordeaux ou Marseille, avec en ligne de mire la possible intégration du surf au programme des Jeux olympiques 2024.
Le surf est une activité en plein boom mais même si la France possède un littoral assez étendu pour le pratiquer, vivre loin de ce dernier constitue une frustration pour les surfeurs qui ne peuvent vivre à 100% leur passion. A l’étranger, on a trouvé la solution ! Ainsi, aux Pays-Bas ou en Grande-Bretagne par exemple, a été développé depuis plusieurs années le concept de surf indoor à l’aide de piscines à vagues.
Un projet grandiose à Sevran
Dans l’Hexagone, depuis longtemps, des passionnés ambitieux et visionnaires se sont aussi penchés sur l’idée d’importer dans les villes des vagues artificielles. Bordeaux, par exemple, a connu dès 2015 l’ouverture du Wave surf café, dans un hangar de 500 mètres carrés. Une « toute » petite vague plutôt destinée aux débutants, puisque selon un de ses cofondateurs, « environ 70 % des pratiquants sont des novices ». Le lieu a tout de même connu rapidement un taux de fréquentation élevé, trouvant un public intéressé auprès des groupes d’entreprise pour des séminaires ou des sorties de fin d’année.
Depuis quelques temps, le nombre de projets croît rapidement. En effet, la perspective de voir le surf intégrer les Jeux olympiques ont constitué un argument important pour convaincre les investisseurs et autres acteurs publiques. Paris étant d’ores et déjà assurée d’organiser les JO en 2024, certaines villes, telles Lacanau, en Gironde, se sont portées candidates pour accueillir les épreuves de surf si la discipline était enfin sélectionnée pour les Jeux.
Dans ce contexte, Lacanau, spot déjà réputé pour le surf en milieu naturel, aimerait développer un projet de vague artificielle en collaboration avec des investisseurs privés. Pour leur part, Bordeaux, Toulouse ou encore Marseille sont sur le point de réaliser des projets du même type, tout comme Sevran, en banlieue parisienne.
En effet, un bâtiment de plus de 5.000 mètres carrés devrait voir le jour en 2023 dans la ville de Seine Saint-Denis, en prévision des JO de Paris. Une piscine à vague extérieure et un espace de surf indoor avec vague fixe sont prévus dans le projet et soutenus par la Fédération française de surf, qui appuie, dans la mesure de ses moyens, chaque initiative pouvant porter la discipline dans les espaces urbains.
La technologie Wavegarden défiée par Kelly Slater
Pour parvenir à créer ces vagues artificielles, les différents projets souhaitent s’appuyer sur la technologie appelée « The cove », développée par l’entreprise Wavegarden, située dans le nord du Pays basque espagnol, proche de la ville de Saint-Sébastien. Considéré comme le leader mondial de la vague artificielle, Wavegarden a l’avantage de proposer un système rentable et pérenne économiquement parlant, à l’inverse du système créé en Californie par l’Américain Kelly Slater, onze fois champion du monde de surf.
En effet, le système de ce dernier est basé sur des impulsions de l’eau et nécessite donc un espace, des moyens et une organisation plus importants, tandis que la technologie Wavegarden fonctionne avec des déplacements d’énergie, régulant la fréquence et l’intensité de la vague.
1000 vagues par heure
« The cove » de Wavegarden peut produire plus de 1000 vagues par heure, tout en variant leur intensité pour satisfaire les débutants ou les chevronnés téméraires qui veulent surfer des vagues de plus de deux mètres. La vague peut durer entre quinze et vingt secondes, si la taille du bassin le permet. Entre Slater et Wavegarden, la compétition est lancée afin de trouver le modèle le plus rentable possible dans un domaine qui semble être promis à un grand avenir.
Aujourd’hui, la technologie permet aux urbains d’accéder à de plus en plus de loisirs ou d’activités qui n’étaient, auparavant, possible qu’en pleine nature. On pourra donc bientôt surfer en Seine Saint-Denis tout comme on a pu skier en février à Montmartre après des chutes de neige. A la différence que cette fois-ci, il n’y aura pas besoin d’être tributaire de la météo pour y parvenir.