Après deux échecs dans l’attribution des éditions de 2008 et 2012, Paris organisera les Jeux olympiques d’été en 2024. Si la décision du CIO laissait peu de doutes depuis l’accord trouvé entre Paris et Los Angeles, le congrès de Lima a définitivement entériné les noms des villes hôtes pour 2024 et 2028. Le comité d’organisation débute un chantier de sept ans qui s’achèvera à la cérémonie d’ouverture du 2 août 2024 et qui pourrait transformer Paris et le sport français.
Avec des organisateurs ayant marqué leur souhait d’être en phase avec l’accord sur le climat de 2015, Paris promet des jeux référence dans le domaine de l’environnement. Paris 2024 vise à réduire de 55 % les émissions de CO2 par rapport à Londres durant les JO et de 75 % pendant leur phase de préparation. Paris souhaite également moderniser son réseau d’assainissement afin d’améliorer la qualité de l’eau de la Seine pour y tenir les épreuves de triathlon et de nage libre.
La Seine-Saint Denis centre des Jeux
L’autre ambition de Paris 2024 est la rénovation urbaine avec la Seine-Saint-Denis au cœur du projet. Le département accueillera ainsi une grande partie des nouveaux équipements, dont le village olympique. Celui-ci sera transformé en quartier résidentiel et en pôle économique après les Jeux. La Seine-Saint-Denis verra également l’accélération de la réalisation des quatre nouvelles lignes de métro et des deux grandes gares initialement prévues pour 2030.
Côté infrastructures sportives, Paris 2024 est déjà bien avancé. Sur les 36 sites de compétition, seuls deux seront à construire : le centre aquatique en Seine-Saint-Denis et une seconde Arena de 8.000 places adossée à l’AccorHotels Arena. Paris 2024 s’appuiera également sur des sites provisoires : le château de Versailles et le Grand Palais, par exemple, accueilleront respectivement l’équitation et l’escrime pendant la quinzaine et retrouveront leur vocation initiale après la cérémonie de clôture.
Pérenniser le projet sportif
Contrairement aux Jeux précédents, Paris dispose de son stade olympique, le Stade de France : une enceinte bien rodée aux événements internationaux. De plus, Paris 2024 profite de la modernisation récente de plusieurs infrastructures sportives opérée ces dernières années : AccorHotels Arena, Arena 92 de Nanterre, rénovation des stades pour l’Euro 2016… Toutefois, une petite incertitude subsiste car la liste définitive des disciplines ne sera arrêtée qu’en 2020 et le besoin en infrastructures pourrait évoluer.
En plus d’organiser les Jeux, la France espère y faire briller ses équipes. En marge de sa candidature, Paris 2024 a mis en place une feuille stratégique pour que les athlètes français puissent être performants en 2024 et au-delà. Pour Denis Masseglia, président du CNOSF, le modèle sportif français n’a pas évolué depuis les années 1960. Les JO pourraient contribuer à réformer ce modèle et inscrire le sport dans un véritable projet de société.
L’écueil du budget
Derrière l’optimisme, Paris 2024 a aussi ses détracteurs sur le volet financier. Si Emmanuel Macron se veut rassurant quant à la maîtrise du budget initial de 6,8 milliards d’euros, l’histoire ne lui donne pas raison. Londres 2012 et Pékin 2018 ont largement dépassé leurs estimations (respectivement 6,8 et 26 milliards d’euros). La réussite ou l’échec de Paris sur le respect des dépenses pourrait influer sur le devenir de l’olympisme, de plus en plus de villes étant réticentes à s’engager.
Dans l’immédiat, Paris 2024 doit construire sa gouvernance autour de Tony Estanguet, président du COJO. L’ancien champion de kayak sera rejoint par Étienne Thobois, homme de réseau du projet olympique, en tant que directeur général. La création de Solideo, une société publique de livraison des sites et des projets d’infrastructures, présidée par Anne Hidalgo, et la nomination de Jean Castex comme délégué interministériel aux Jeux olympiques, assureront la présence de l’Etat et le respect des engagements de Paris 2024.