Le galeriste Mehdi Ben Cheikh invite les plus grands artistes de street art du monde entier dans le 13ème arrondissement de Paris, qui devient un spot montant de cet art.
Mehdi Ben Cheikh vient à peine de clôturer l’exposition « Earth crisis » signée Shepard Fairey alias OBEY qu’il est déjà sur son prochain grand projet : un ensemble de vingt-huit fresques géantes qui émailleront le boulevard Vincent-Auriol de la place d’Italie à Quai-de-la-Gare. Ce vaste musée de street art à ciel ouvert sera inauguré en octobre prochain.
Le galeriste franco-tunisien, propriétaire de la galerie Itinerrance, est passionné d’art et plus particulièrement d’art urbain. Pour lui, ce qui compte c’est d’appréhender la rue, l’apprivoiser voire s’accaparer un morceau de la ville. « J’avance avec ma vision, assez minimaliste et conceptuelle, cela aiguise le regard et donne une autre démarche au sein de l’art urbain » explique-t-il dans une interview à Artistik rezo. Mehdi Ben Cheikh ne veut pas seulement réaliser du beau ou du décoratif, mais veut produire un travail en adéquation avec l’architecture et la fonction du lieu. « J’aime l’idée de transformer l’environnement dans lequel j’arrive, ce qui est la démarche même de l’art urbain. ».
Une galerie de street art
Le milieu artistique, Mehdi Ben le connaît depuis son enfance. Il naît en 1974 à Tunis d’une mère professeur d’histoire de l’art et d’un père directeur des Beaux-Arts dans la capitale tunisienne. Diplômé en arts plastiques de la Sorbonne, ce père de famille de 41 ans ouvre en 2004 sa galerie d’art, « Itinerrance », rue René-Goscinny dans le 13ème arrondissement de Paris. Une galerie dédiée à l’art contemporain et urbain.
Ce passionné voit grand et ne se limite pas à exposer dans sa galerie. C’est dans la rue qu’il concrétise ses gigantesques projets parmi lesquels Djerbahood en Tunisie, le périphérique de Paris, le pont des Arts ou encore « Earth crisis » pour la conférence internationale sur le climat COP21.
Amoureux de son quartier, le 13ème, il réussit à convaincre son maire, Jérôme Coumet, de redonner vie aux façades et pignons d’immeubles défraîchis en invitant des artistes de rue à les décorer. Le maire, lui-même passionné d’art contemporain et sensible aux questions liées à l’aménagement de l’espace public est immédiatement séduit par l’enthousiasme de Mehdi.
Des centaines d’artistes du monde entier
La complicité des deux hommes est le cocktail déclenchant pour faire naître dans ce quartier à l’image passéiste un gigantesque musée à ciel ouvert. Le maire fournit les autorisations, les surfaces, le galeriste fournit les moyens techniques (nacelles, peinture), n’hésitant pas à frapper à la porte de sponsors tels Leroy Merlin. Cette collaboration a déjà donné naissance à plusieurs réalisations titanesques, parmi lesquelles le parcours de fresques Street Art 13 ouvert en 2009. On compte déjà dans le 13ème plus de 25 œuvres, chiffre qui passera à plus de cinquante d’ici octobre 2016 selon le Parisien.
Medhi fait appel aux plus grands artistes de street art du monde entier, qu’il découvre souvent par Internet. Ils sont déjà des stars sur les réseaux sociaux avec des centaines de millier de fans et savent se vendre. Parmi les nombreux artistes déjà exposés, certains sont déjà des stars mondiales du street art comme Borondo, Btoy, C215 ou encore Shepard Fairey alias Obey Giant, l’auteur de la fameuse affiche Obama Hope.
Deux cents œuvres sur l’île de Djerba
Mehdi n’hésite pas à se déplacer à l’étranger pour promouvoir l’art urbain. C’est ainsi qu’il concrétise le projet Djerbahood en Tunisie durant l’été 2014. Pour cette aventure artistique inédite, Mehdi mobilise une centaine d’artistes de plus trente nationalités pour réaliser un parcours mural de plus de deux cents œuvres dans le village d’Erriadh sur l’île de Djerba.
Profitez de votre prochain passage dans le 13ème arrondissement pour vous connecter via votre smartphone aux plans des parcours piéton mis à disposition par la galerie Itinerrance. Vous pourrez flâner et admirer les fresques de ce nouveau quartier phare du street art.