Du 14 février au 29 mars dernier, les berges de Paris ont été le théâtre d’un ensemble d’architecture suburbaine temporaire, dans le cadre de la conférence Paris Climat COP 21. Un évènement conçu pour sensibiliser le passant et l’amener à s’interroger sur la notion de l’habitat en ville.
De tous temps, la Seine a été source d’inspirations pour moult artistes et Parisiens. Au fil des époques, le fleuve a vogué au rythme des aménagements et des grands monuments bâtis aux alentours. Les berges de Seine, qui sont classées au patrimoine mondial de l’UNESCO depuis 1991, comptent plus de deux kilomètres de balade à l’usage exclusif des piétons. Les Parisiens en ont fait un véritable espace de détente, de loisirs et de culture. En prélude au printemps 2015, lesBerges de Seine ont accueilli des logements modulables éphémères, conçus par de jeunes designers.
Des architectures éphémères au service d’une réflexion permanente
Les prototypes de logements modulables présents durant ces quelques semaines sur les Berges de Seine ont appelé le promeneur à s’interroger sur la notion de l’habitat en ville, faisant écho aux thématiques du déplacement et du logement abordées lors de la COP21 (Conférence des Nations unies sur les changements climatiques), et présentant, par le biais de l’art, de l’architecture mais aussi de l’humour, d’autres façons d’habiter et de se déplacer en centre urbain.
L’Hôtel Parasite proposait une réflexion sur l’environnement, ainsi que sur le rôle que peut jouer l’architecture au sein d’un centre historique, par le biais d’un design présentant clairement la réduction de l’espace de vie au profit de l’espace de travail. L’espace de vie de Paris semble immuable, contrairement à sa population, qui ne cesse de croître. Cet hôtel modulable, à l’architecture ultra moderne se fondant dans le paysage classique à l’instar de la Pyramide du Louvre, compte une seule chambre, laquelle a une vue imprenable sur la capitale.
Envisager de nouvelles surfaces d’habitation
Vingt mille lieues sous la Seine, conçu spécialement pour les Berges de Seine par l’artiste néerlandais Paul Segers, invitait le public à envisager de nouvelles surfaces d’habitation à conquérir sur l’eau. L’embarcation, réalisée en plaques d’aluminium, associait une rampe de lancement mobile à un véhicule sous-marin, élaborant ainsi un véhicule d’urgence permettant de palier certains dangers du réchauffement climatique. Le visiteur enclin à laisser libre court à son imagination pouvait également embarquer pour un voyage fantastique le portant vers l’inconnu.
S’interroger sur les questions de l’habitat minimum et de l’habitat mobile
Room Room, caravane cyclo-tractée jaune conçue par l’architecte Olivier Greder, proposait un exemple d’abri d’urgence solide, dans le contexte d’une recrudescence des catastrophes climatiques et de l’augmentation du nombre de migrants et sans-abris, appelant le visiteur à s’interroger sur les questions de l’habitat minimum et de l’habitat mobile. Outre son ergonomie et son efficacité thermique, cette habitation mobile ultra légère offre la possibilité d’assouvir un besoin d’autonomie maximale dans un contexte de situation d’urgence. L’Egoïsme, du berlinois d’adoption tore Rinkveld, présentait des mini tours conçues à partir de transformateurs électriques ou de jardinières en béton, et symboles d’une contre-utopie sociale au sein de nos centres urbains pittoresques. La présence éphémère de ces mobiles homes artistiques sur les Berges de Seine visait à faire s’interroger le chaland sur son rapport à l’habitation et à l’urbanisation, ainsi que sur la nécessité de verdure dans les grandes villes. Est-ce que cela aura fonctionné ? Avec en ligne de mire l’échéance cruciale de la conférence Paris Climat 2015, et après le « signal clair sur le climat » envoyé par le G7, il est certain que, pendant les prochains mois, les réactions et actions des Parisiens seront observés et commentés. Et il y aura encore beaucoup d’actions ou d’évènements de ce genre pour les sensibiliser !
