Ronda Rousey, superstar du ring, des écrans et des librairies

Le Blog Lifestyle 8 janvier 2016 0

Rares sont les personnes qui peuvent se permettre, à 28 ans, de publier des mémoires aussi fournies que celles signées par Ronda Rousey[1]. La sportive originaire de Riverside, en Californie, en profite pour revenir sur une vie déjà bien remplie, laissant entrevoir une personnalité complexe et combative.

ronda rousey MMA autobiographie

Championne de tous les superlatifs

La popularité de Ronda Rousey dépasse de loin le cercle des amateurs de MMA, cette discipline proche de la boxe mélangeant plusieurs types d’arts martiaux, dans laquelle la sportive brille par ses fulgurantes victoires. Son talent, mais aussi son charisme, son physique et son franc-parler en ont fait une icône de la culture américaine. Ses combats pulvérisent les records d’audimat, tandis qu’Hollywood se l’arrache pour des superproductions telles que Expendables 3, Entourage ou Fast and Furious 7. Egérie de l’équipementier Reebok, coqueluche de la presse, star des réseaux sociaux avec plus de 18 millions de fans, et figurant dans le top 15 des sportives les mieux payées établi par Forbes, tout semble réussir à cette combattante hors-normes. Son livre, « Pourquoi je me bats », publié en novembre, caracole en tête des ventes tout en étant salué par la critique. Mais qui est véritablement cette jeune femme mesurant 1m70 pour 61 kilos, élue « athlète féminine de l’année » en 2014 par la chaine spécialisée ESPN ?

Ronda Rousey : du tatami au ring de boxe

ronda rouseyC’est à sa mère que Ronda Rousey doit très certainement sa passion pour les arts martiaux. AnnMaria De Mars, couronnée championne du monde de judo en 1984, l’entraine dès l’âge de 11 ans et lui révèle quelques secrets de combat, comme cette fameuse clé de bras qui constitue la signature de Ronda. A 17 ans, « Rowdy », comme on la surnomme, et qui signifie la « bagarreuse », se classe neuvième aux Jeux olympiques d’Athènes de 2004, et devient la même année championne des Etats-Unis, puis championne du monde junior. Les victoires se succèdent, et la médaille d’or aux Jeux panaméricains de Rio, en 2007, ne lui échappe qu’à cause de la judoka française Gévrise Émane. En 2008, aux J.O. de Pékin, elle devient la première américaine médaillée olympique de judo. Pourtant, lassée par la discipline et par un entrainement trop intense, Ronda Rousey abandonne provisoirement les arts-martiaux et enchaine les petits boulots.

Se battre à tout prix

Mais la passion du combat ne la quittera pas, et sa carrière sera relancée en 2010, lorsqu’elle choisit d’intégrer les compétitions du MMA, jusqu’alors réservées aux hommes. Elle effectue son premier combat professionnel en 2011, qu’elle remporte en à peine 25 secondes, et qui lui rapporte la somme de 800 dollars. Dès lors, les victoires se succèdent, faisant augmenter la popularité et les revenus de la championne. Une aubaine pour celle qui avouera plus tard avoir côtoyé la misère, et dont le passage en MMA symbolise une renaissance. Cinq années où Ronda Rousey demeurera invaincue[2], jouant sur son image de combattante féroce, agressive et irrespectueuse. Critiquer ses adversaires avec virulence, refuser de leur serrer la main, et même prendre un malin plaisir à leur casser le bras donnent au personnage une aura sulfureuse et grandiloquente, proche de celle des catcheurs. Mais la sortie de son livre brosse une image bien plus nuancée de la sportive.

Fêlures et cicatrices

original-livre-rouseyLe roc inaltérable dont Ronda Rousey se plait à donner l’image recèle pourtant son lot de tragédies. L’écriture de son autobiographie, en collaboration avec sa sœur journaliste sportive, fait ainsi pour elle office d’exutoire. Elle y aborde sa naissance difficile, venant au monde à demi étranglée par son cordon ombilical. Provoquant un arrêt cardiaque, cet accident entre une aphasie l’empêchant de prononcer le moindre mot jusqu’à l’âge de quatre ans. Alors qu’elle n’a que huit ans, son père, atteint d’une maladie incurable, se suicide, et Ronda doit subir une éducation stricte de la part de sa mère. Quelques pages sont aussi consacrées à la période succédant sa carrière olympique, où la championne a dû affronter la misère, dormant dans sa voiture et se laissant sombrer dans l’alcoolisme. Mais aucune trace de misérabilisme n’est décelable dans son autobiographie, dans laquelle Ronda Rousey incite ses lecteurs à faire la chose qu’elle sait, elle, faire le mieux : se battre, encore et toujours.
 

[1] Pourquoi je me bats, éditions Les Arènes.
[2] En novembre 2015, Rousey concède, pour la première fois de sa carrière en MMA, une défaite face à Holly Holm. S’écroulant au début du deuxième round, la boxeuse, sérieusement touchée, écope d’une suspension de 180 jours pour raisons médicales.

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